Préparation – Étape 2 – Définir son itinéraire grâce à un logiciel de Geographie « Qgis »

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Une fois le projet à peu près défini (Etape 1), j’ai travaillé à l’élaboration d’un itinéraire plus précis ! Maîtrisant un logiciel de géographie gratuit «Qgis», j’ai décidé de l’utiliser pour m’aider dans cette tâche. 

Qu’est ce que le SIG ?

Qgis est un logiciel de SIG (Système d’information Géographique, GIS en anglais) qui permet de superposer des informations géographiques et de produire des cartes à partir de celle-ci. La puissance d’un tel logiciel réside dans sa capacité à superposer une somme d’informations collectées, et d’en extraire certaines de manière automatique. 
 
Voici le lien vers une vidéo introduisant ce logiciel et le SIG en général.

Regrouper un ensemble de données

J’ai donc cherché sur Internet les données dont j’avais besoin pour produire l’itinéraire, notamment :
 
  • Les contours des pays européens, des régions et des départements (shapefiles .shp, polygones). Lien vers les données du géographe Carlos Efrain EFRAINmaps
  • Les systèmes hydrographiques (grands fleuves et autres) (shapefiles .shp, polygones, points et lignes). Lien vers EFRAINmaps
  • Les parcs nationaux (shapefiles .shp, polygones)
  • Les tracés des grands sentiers de randonnées (sentier européen E5, E7…) (tracé d’itinéraire ayant un sens de lecture  .gpx). Lien vers le site WayMarkedTrails, le site le plus complet selon moi.
  • La topographie de l’Europe (Tuiles SRTM au format raster .tiff). Lien vers European Environment Agency
  • Les villes ou grandes zones urbanisées afin de me repérer (capitale, grandes villes…) (shapefiles .shp, polygones). Lien vers EFRAINmaps
En superposant l’ensemble de ces données, Marie et moi avons pu regarder quel itinéraire nous intéressait le plus :
Parcourir l’ensemble de la via alpina? Traverser les Alpes? Prendre le sentier E5 puis le E7 ? Suivre l’eurovelo 6 et le Danube… En zoomant et dezoomant sur la carte regroupant ces données nous avons pu orienter nos choix. 
Carte des Sentier Européens de Grande Randonnée
Carte des Sentier Européens de Grande Randonnée, cc Maximilian Dörrbecker

L’europe une mosaiques de territoires

Nous avions grandement envie de traverser des biomes et territoires ayant des caractères et climats extrêmement différents, afin de varier l’expérience du voyage. Ainsi, l’idée de visiter des pays méditerranéens et continentaux nous donnait envie. Entre les deux, les Alpes se dressait, serions nous capables de les traverser?

Biorégions Europe
Biorégions Europe
Carte des Biorégions en Europe, cc BDJ

Découpage de l’itinéraire en tronçons homogènes

Lors de la création d’itinéraire les questions de saisonnalité, de kilométrage journalier et de dénivelés sont essentielles. C’est pour répondre à ces questions que j’ai fait tourner le logiciel Qgis. À partir du plugin “profile tool”, j’ai pu extraire les coupes topographiques des différents sentiers européens qui nous tentaient. Grace à ces coupes topographiques nous avons pu décomposer l’itinéraire en parties plus au moins homogènes (montagnes, plaines et collines). Nous avons ainsi découpé l’itinéraire en grands tronçons :
 
Paris-Constance (transformé plus tard en Dijon-Constance), puis Constance-Vérone, Vérone-Trieste, Trieste-Pecs, Pecs-Istanbul. Les coupes de chacun de ces tronçons nous ont permises d’extraire les kilométrages et les dénivelés positif et négatifs. À partir de ces données, nous avons pu ajuster la moyenne kilométrique journalière et ainsi savoir combien à quelles saisons nous serions dans quelle région. Le détail des coupes est indiqué sur la page “Itinéraire”

Calcul des vitesses moyennes de marche

Prenant en compte les jours de pause et de visite touristique, nous avons pris les moyennes suivantes (16km/j en collines, 20km/j en plaine et 10km/j en haute montagne). Par ailleurs, nous avons délibérément fait le choix de traverser les montagnes en été et de nous retrouver en plaine en hiver, afin de: diminuer le poids de notre équipement, minimiser les risques de blessure et faciliter notre voyage. 
 
Avec le recul, il s’est avéré que ces moyennes étaient plutôt justes, car nous les avons à peu près respectées. 
 
Par exemple, sur notre début de voyage, en prenant: 1 jour de pause toutes les deux semaines, nous pouvions faire 225 kilomètres en 14 jours à un rythme de 17km/jour. Vu que certains jours en colline nous avions entre 300m et 700m de dénivelé (vallée du Doubs), ces jours nous pourrions faire 15 km et d’autres jours 20km sur du plat. Le but de notre voyage étant principalement d’arriver entier à destination, nous avons aussi pris en compte une augmentation de notre endurance. Le premier mois était donc vu à la baisse afin de se permettre des petites étapes et de laisser notre corps s’habituer à la routine de la grande randonnée. 

Qgis Randonnée
Travail sur l'itinéraire avant le départ

Ajuster le tryptique: équipement/saisons/itinéraire

Une fois les temps de trajet par tronçons réajustés, nous nous sommes rendu compte que notre départ était conditionné par le passage des Alpes. Nous avions calculé 2 mois de traversée des Alpes, il fallait que nous les traversions durant l’été sinon certains cols se retrouveraient enneigés. Nous avons donc réalisé que le projet pourrait être reporté à l’année suivante si nous manquions la fenêtre de tir. Nous avons ainsi mis en place une sorte de rétro planning du départ comprenant; le déménagement des affaires dans une cave, l’achat de l’équipement, les préavis…
 
Comprenant que la fenêtre était étroite, nous avons fait le choix de changer de ville de départ afin de gagner un mois sur le passage des Alpes, et ainsi être sûre de ne pas être surpris par l’arrivée de l’automne. 

Constituer un atlas des différents patrimoines architecturaux

Il nous restait à savoir ce que nous voulions visiter en chemin. Nous avons donc répertorié un à un les sites de l’UNESCO, les villes et monuments touristiques et le patrimoine architectural Vernaculaire (Encyclopédie de l’architecture vernaculaire de Paul Olivier), Moderne (Atlas Phaidon) et Contemporain (WikiArchitecture) qui semblaient proches de notre itinéraire. Nous les avons localisées et enregistrées sur Google Earth un à un pour ensuite les exporter sur Qgis et ainsi les ajouter à notre cartographie. 
 
Une fois ce travail de fourmis accompli, nous avons pu ajuster une dernière fois l’itinéraire et le passer sur portable grâce à l’application et le site web  « Outdoor active » 
 

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