Une fois que nous avions le grand itinéraire dessiné sur l’ordinateur (Etape 2), nous nous sommes demandé comment l’emmener dans notre sac à dos.
Il nous fallait un outil qui permette de lire l’itinéraire que nous avions conçu tout en ayant une certaine souplesse d’utilisation.
Définir les besoins de l’application
Nous avons donc essayé plusieurs applications (Visiorando, ViewRanger, SityTrail, Outdoor active…)
Selon nous, il fallait que l’application réunisse plusieurs critères :
- Une gamme de cartes couvrant tous les pays européens et non européens que nous allons traverser (au nombre de neuf) pour un prix raisonnable
- La possibilité de télécharger les cartes pour les lire hors ligne (mode avion)
- La capacité de modifier l’itinéraire au fil du voyage depuis l’application
Notre choix, c’est porté sur l’application Outdoor Active qui offre beaucoup de fonctionnalités gratuitement et dont la formule pro coûte à peu près 30€ l’année.
Lorsque j’ai essayé d’exporter la trace gpx depuis Qgis jusqu’à Outdoor active, je me suis rendu compte que le sens de lecture de l’itinéraire était complètement anarchique. Des bugs dans l’ordre des points faisaient faire des aller retours bizarre sur la trace. En effet, le passage de fichier type shapefiles (ligne) à des fichiers itinéraire (gpx) ne marche pas forcément, car contrairement aux shapefiles les itinéraires gpx ont un sens de lecture (point A,B,C…).
Découper l’itinéraire pour le rendre exploitable sur portable
Je n’avais pas le choix, il me fallait retracer l’itinéraire via le planificateur de l’application Outdoor Active. Qgis sur un écran et Outdoor Active sur un autre, je me suis lancé. Cette tache s’est finalement révélée moins fastidieuse que ce que j’imaginais, car l’outil « planificateur d’itinéraire » dispose d’options permettant de favoriser certains types de chemins (Velo, Petite randonnée, Grande randonnée…).
Notre itinéraire suivant des grands sentier de randonnée européen, Outdoor Active avait tendance à favoriser ces sentiers grâce à un accrochage intelligent.
Une fois l’ensemble retracé puis synchronisé, nous avons téléchargé l’application et les cartes hors ligne sur nos deux portables.
Astuces pour faciliter le travail
Par retour d’expérience voici quelques astuces :
Astuce 1 : Vous pouvez éviter d’utiliser Qgis si vous ne maitrisez pas le logiciel en réalisant tout sur Outdoor Active. Cependant, il vous faudra alors repérer vos points d’interêts sur un autre support (papier, google earth…) car Outdoor Active ne vous permet pas d’enregistrer pleins de points.
Astuce 2 : n’hesitez pas a découper l’itinéraire en pleins de tronçons afin de lire la coupe topographique plus facilement sur portable (se limiter a 200 km)
Outdoor Active au quotidien
Même si l’application manque cruellement d’ergonomie et de certaines fonctionnalités, la version pro nous permet de réaliser tout ce dont nous avons besoin au quotidien, c’est-à-dire:
- Tester des variantes
- Décomposer l’itinéraire en plus petits tronçons afin de mieux lire les étapes
- Lire toutes les cartes hors ligne
- Connaître les types de sols que nous allons rencontrer
- Lire les dénivelés positifs et négatifs des journées à venir
Mettre l’itinéraire sur liseuse afin d’avoir une solution de secours
Une inquiétude subsistait : comment allions-nous nous assurer d’avoir toujours l’itinéraire à portée de main si nous n’avions plus de batteries?
Afin d’éviter cette situation, nous avons fait les choix suivants:
- S’assurer une autonomie énergétique avec l’achat d’un panneau solaire et d’une batterie de stockage
- Mettre une version PDF de l’itinéraire sur notre liseuse
Le fait d’avoir l’itinéraire sur une liseuse correspond, en un sens à notre solution de secours.
En effet, en un an de randonnée, nous ne sommes pas à l’abri de pépins tel que la casse d’un portable ou la diminution de la capacité des batteries…
Utiliser la fonction “Atlas” de Qgis
Pour enregistrer les cartes de notre itinéraire au format PDF, je me suis appuyé sur la fonction « atlas » de Qgis (vidéo d’explication). Cette fonction permet de réaliser un ensemble de cartes à la même échelle le long d’un tronçon de manière automatisée. Il n’est donc pas nécessaire d’exporter par soi-même les cartes une à une.
Néanmoins, l’export d’une telle quantité de cartes (800 pages) demande un ordinateur avec une bonne capacité de calcul et un peu de réflexion. Il faut donc résoudre les questions suivantes avant de lancer les calculs :
- Quel est la taille de ma liseuse ? À quelle échelle je souhaite afficher les cartes ?
- Quel système de nomenclature je souhaite mettre en place pour m’y retrouver
- Quel fond de carte est le plus pertinent ?
- Ai-je intérêt à rajouter des informations sur les cartes ?
En ce qui nous concerne, nous avons fait les choix suivants :
- Liseuse : Kobo de 9cm par 13cm acheté sur le boncoin pour un poids inférieur à 200g
- Échelle des cartes : 1/10000 ème
- Nomenclature : pays en plus d’un système de grille (lettres en abscisse/chiffre en ordonnée)
- Fond de carte : open street map topo (le fond le plus complet pour l’ensemble des pays, mais aussi le plus lisible en noir et blanc)
- Informations complémentaires : nom des départements et des lieux culturels important que nous souhaitions visiter
Transférer les Atlas pdf sur la liseuse kobo
Après de nombreuses nuits de calcul de mon ordinateur (en général, celui-ci mettait 6h à exporter 150 cartes) nous avons transféré les fichiers PDF sur la liseuse par un simple câble USB et le tour était joué.
Au final, nous utilisons principalement nos portables, car nous sommes autonomes en énergie. Néanmoins, la batterie de la liseuse étant increvable, il nous est arrivé de l’utiliser comme carte lorsque nous voulions économiser un peu de batterie.
Retour d’expérience d’utilisation d’Outdoor Active
Selon nous voici les fonctionnalités manquantes d’outdoor active :
- Pouvoir créer soit même des points sur les cartes (identification d’une source, d’un ravitaillement, d’un point d’intérêt indiqué par un local…)
- Pouvoir afficher l’ensemble de nos itinéraires sur le même fond de carte
- Appliquer les options d’affichage de la carte vierge (sans itinéraire) aux “projets” (cartes de l’itinéraire). Par exemple, il est possible d’afficher les refuges sur la carte de la page d’acceuil, mais impossible de les faire apparaître sur le fond de carte d’un itinéraire
- Pouvoir dupliquer un itinéraire pour l’éditer sans perdre l’itinéraire d’origine
- Pouvoir couper un itinéraire en deux ou regrouper deux itinéraires
- Possibilité de zoomer sur le profil topo
- Difficile de comprendre la différence entre parcours et projets
- Améliorer l’ergonomie générale; le type de menu qui s’affiche et les options accessibles dépendent de la page sur laquelle on se trouve et la partie profil est trop sous-décomposée
Et voici les bugs que nous rencontrons fréquemment
- Les types de sol ne s’affichent pas sur la coupe
- Une carte chargée pour être accessible hors ligne ne s’affiche plus
Arnaud